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Le magazine Amours Bio pour votre bien-être

Membre 78243 : Dominique
22/01/2015
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C'est un beau jour de printemps, je suis entourée de cette nature qui met le c½ur en fête et je chemine dans l'allée que longe le parc . les primevères émaillent le gazon .. elles sont comme semées pour ravir mes yeux ; lilas et muscaris osent les bleus les mauves... je suis émue ; tout est si doux jusqu'au chant du merle là haut sur le cerisier ! Le sentiment de renaissance s'improvise je ferme les yeux et je m'arrête : quiétude et transparence de mon état, si .. un royaume devait être, il ressemblerai à celui là ! Le temps s'est posé juste un instant , précieux et éternel, Le merle siffle son bonheur et le dit à mon oreille je le remercie : qu'est ce que je t'aime toi ! je respire cet air là avec délice, je souris comme si un évènement allait se produire , et bien oui l'invitation est là... Sautillante tel un petit ballon ! un jeune corbeau ravisseur d'impressions se sent bien dans cette atmosphère et il est juste à côté de moi et bien... le bonjour... je me laisse prendre au jeu et me penche vers lui ; mais un cri strident arrête mon élan d'une manière tout aussi opposée que ce jour radieux ! crooaa crrooaa. quel changement ! je suis saisie d'un courant qui me fait presque mal. Posé sur le marronnier un maître corbeau m'explique à sa manière que sa descendance ici présente ne doit en aucun être prise en otage ! Cette explication n'a pas d'autre forme qu'une voix horrible et entêtée. Il est véhément et bascule sans arrêt son cou avec d'inquiétants crrroooaaas. Je comprend ! pas la peine de résister, euh .. d'insister ! je file tout en voyant l'oisillon s'éloigner dans les taillis .. il a comprit lui aussi pauvret ! Je retourne sur mes pas et bien faire comprendre au compère que je ne trouve pas d'intérêt à son protégé. Mais... il ne l'entend pas de cette oreille et persiste en cris redoublés. Hé hé monsieur du corbeau tu n'es pas un tendre ! je te laisse tout de bon : salut ! Je m'éloigne ? nenni le corbeau ne l'entend pas encore et pose la question : où est mon protégé ? oui ?! et oui ! je parle aux bêtes et .. elles comprennent : crois tu que je le sache , c'est toi qui l'a fait fuir, mais va, je vais le chercher ! Et me voilà bête à mon tour , car fouillant chaque parcelle aux alentours je ne vois ni petit ni .. ? comment ? mais tu me surveille ! le voilà de temps en temps suivant ma trace , et je vole et je crie et je crie encore ; c'est un maître savez vous, il doit être centenaire ! déplumé et .. dépareillé .. également car il ne l'entend pas : tu sais , je ne trouve rien et je suis désolée crois moi . Il vocifère sur sa branche ! Je n'ai pas le choix et quitte ces lieux qui étaient si tendres , le malheureux me suit .. toujours aussi doux et.. inquiets. Je reviendrais lui dis -je ! C'est lui qui me suit ou c'est moi qui rêve ? : écoute, je t'assure je ne sais pas où es ce petit ! je reviendrais te voir plus tard. Je vous dis qu'il est sourd mais... pas moi ! et ses cris mes font fuir. La demeure m'accueille et le corbeau me suit, il est posé sur le cèdre devant la maison , il ne peut, être plus près de la fenêtre qui donne sur ma chambre ! et toujours ces cris qui m'exaspèrent. Je ferme la fenêtre et ne pense plus. Il le sait, je ne l'entend plus , ouf ! l'après midi se passe et je ne met pas le nez dehors, mes occupations ne sont pas innées pour cet animal que je ressens comme peu courtois et .. incompréhensif . L'oubli chez les corbeaux ne doit pas exister et si mon approche en fin de journée près de l'énergumène avait été préméditée, il m'attendait lui même au son de sa douce voix . Et quelle voix ! plus empathique à mon c½ur , plus inquiète malgré tout. Ah ! mais voyons lui dis je vais chercher encore (je ne sais pas où mais ça je ne lui dis pas!). Il me suit encore et encore.. maître corbeau je ne trouve pas une plume ! que faire ? Perché sur son arbre comme un malheureux aïeul , il penche la tête en signe de tristesse, oui.. surement et dans mon c½ur fondu d'un espoir fou pour cet oiseau qui est laid de son état et beau de son attachement familial j'implore le ciel d'une clémence pour lui ! Merveilleuse famille que celle des corbeaux ! À la ronde les congénères le savaient avec une âme en peine. La mienne y suffisait à cet instant ; l'un d'eux vint se poser à ses côtés . Je n’oublierai jamais cet instant fait de dialogue, échanges muets de droits mais surtout de devoirs, réconfort de mon c½ur il est vrai. Comme un baume ils s'envolèrent tous deux vers de nouveaux cieux et mes larmes de reconnaissance les accompagnèrent longtemps, même encore aujourd'hui. Dominique

Auteur : Dominique
Date : 22/01/2015
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